Billets qui ont 'gestion du temps' comme mot-clé.

Courte nuit

Levée au cœur de la nuit (minuit quatre heures du matin) pour préparer une réunion dans la matinée.

Cela aurait pu être fait dans les trois semaines précédentes, mais ç'aurait été trop simple. Je n'étais pas sûre de ce qu'on attendait de moi, je n'avais pas envie de le faire.

Tout c'est bien passé. Je n'ai plus qu'à étendre ce que j'ai présenté au reste du projet.

Procrastination

La procrastination n'est pas une affaire de gestion du temps, mais de gestion des émotions.

Intuitivement je le sais depuis toujours, mais de le voir écrit est libérateur. Fuir par peur, par ennui, par défiance.

Conseil des spécialistes : commencer. Commencer par une petite tâche, le reste suit.

Chaos

Aviron. Yolette avec des débutants ayant un équilibre remarquable (je les qualifie de débutants exceptionnels, mais je doute qu'ils m'aient pris au sérieux). Pas de photo, pas eu le temps. Il fait gris à la limite de la pluie. Tout est vert, rien n'est roux, pourtant quelques arbres plus foncés annoncent l'approche de l'automne.
Je suis bien plus fatiguée que ne le mériterait cette heure d'aviron. Dès que j'arrête trois semaines tout est à recommencer.

Nos amis qui déménagent à Boston tentent désespérément de vider leur appartement (qu'ils vendent). Profitant du break d'A, nous passons récupérer leur table de jardin (c'est pratique un break). Nous repartons avec des sacs de DVD et de blue-ray, quelques BD et … un clavier électronique (un piano, quoi. J'entends Kwa qui fait l'article à A: «ce sont de vraies touches sensibles à la pression, pas des interrupteurs.» Ah. Voilà une comparaison qui ne m'aurait pas effleurée, même si elle éclaire parfaitement le fonctionnement du piano pour une béotienne de ma sorte.)

Kwa parcourt les annonces immobilières américaines et se trouve confronté à des problèmes de compréhension. Une salle de bains et demie signifie une salle de bain comprenant une cuvette de WC, le demi renvoyant à une pièce à part ne contenant qu'une cuvette de WC, nos traditionnelles toilettes.
Nous dévions sur les dimensions culturelles de la notion d'intimité. Kwa a demandé à une collègue la raison dans les toilettes publiques des parois qui laissent voir chaussures et bas de pantalon, «parfois jusqu'aux genoux», m'assure-t-il (j'ai du mal à y croire). Je pensais que c'était pour des raisons de sécurité (repérer plus vite toute personne faisant un malaise (j'ai dû regarder trop de film avec des personnages vomissant et ayant des overdoses dans les toilettes)), en fait ce serait pour des raisons de ventilation: faire disparaître plus vite les odeurs, ou tout au moins en brouiller l'origine précise…
C'est alors qu'il nous raconte le carrelage noir et brillant de toilettes américaines qu'il a fréquentées un jour, carrelage faisant miroir: «ça fait une drôle d'impression, toutes ces couilles vues du dessous. Je me suis dit que Mimi Mathy bénéficiait d'un point de vue tout à fait différent du point de vue ordinaire.»

En rentrant, nous échangeons les tables de jardin (la précédente, blanche en plastique, un cadeau de mariage alors que nous étions encore en train d'organiser des soirées étudiantes (nous étions les seuls à avoir un jardin), a été percée par la grêle) et rangeons l'immense parasol. Nous déballons les DVD sur le canapé pour commenter nos choix. Le clavier emballé, un carton d'un mètre cinquante, est appuyé contre le mur. Un bloc de tiroirs (apparemment nous appartenant il y a bien longtemps et qu'ils ont tenu à nous rendre) gît sur le tapis. C'est le souk, quatre semaines de vacances et c'est le souk, adieu l'espoir d'avoir une maison rangée avant de retourner travailler.

Tant pis. Je suis tombée sur une vidéo («Assieds-toi et écris ta thèse») qui donnait une loi du temps que je ne connaissais pas: plus nous planifions quelque chose pour une date éloignée, plus nous pensons que nous aurons du temps à ce moment-là. (Il doit y avoir une formulation plus claire et plus concise, il faudra que je réécoute la vidéo). En tout cas, voilà enfin la théorisation de mes échecs répétés à réussir à mener à terme mes tâches remises aux vacances "parce que j'aurai le temps".

L'interprète avec Nicole Kidman. Pas si mal mais pas très bon. En particulier, la phrase initiale qui met en branle le suspense n'a aucune raison d'avoir été prononcé en ces termes. Ou alors dans un embranchement de l'histoire non traitée par le film!

Dernier jour

Stress maximal en pensant à ce qui n'est pas fait (entre le rapport à remettre à l'autorité de tutelle dont on a eu connaissance lundi (lettre de relance qui s'est perdue entre les différentes adresses du groupe) et qui devait être remis le 30 juin (et qui ne correspond pas à notre activité (mais ce n'est pas tout à fait le moment de se mettre à dos ladite autorité de tutelle)), les tables de transco à préparer (changement de système informatique en janvier. Mais est-ce vraiment urgent? Le choix du nouveau système est-il vraiment arrêté? Y a-t-il des informaticiens dans la maison en été? Entre travailler pour rien dans l'urgence et empêcher les autres d'avancer parce qu'on n'a pas fourni à temps les éléments…), le bilan prévisionnel dont on m'a parlé mardi après-midi (lui attendra fin août, je crois) et les demandes des adhérents (on verra ça en fin de journée).

Regret du temps perdu (était-il raisonnable d'aller ramer? de prendre des pots? d'acheter des livres? de faire sept séances (sur dix) de kiné? Trop tard, trop tard, trop tard).

Bon, je ne vais pas aller ramer. (La dernière fois, je me suis arraché un beau morceau de peau, de toute façon, je ne sais pas comment j'aurais fait.)

Demain

Demain je reprends ma vie en main.
Aujourd'hui j'écris juste dix pages que j'aurais dû écrire pendant les vacances de Pâques si j'avais été un peu plus organisée.

Dix minutes

Peinture encore à midi. Puis apéro.

Je n'aurais peut-être pas dû raconter qu'à une époque de grande fatigue j'allais dormir dans les armoires (1996). Ils ont fait une drôle de tête.
Personne ne se rend compte du peu de place que prend un corps humain; oui, nous tenons dans les armoires à dossiers, il suffit de s'y asseoir, et de dormir (il y avait des rangées d'armoires vides à mon étage, en attente d'affectation).

— Et personne ne te cherchait ?
— Tu sais, dix minutes, c'est rien, si ça dure réellement dix minutes. Tu passes plus de temps à la machine à café ou à sortir fumer.

Paradoxe temporel

J'ai quelque chose à faire pour le 10 janvier.
Je n'ai pas commencé, ou pas vraiment, même si j'y pense depuis les vacances de Noël.
Je sais que ce sera fait.
Je suis tellement persuadée que ce sera fait qu'il en devient inutile de s'y mettre, puisque cela sera fait.

Cela ressemble à Harry Potter 3, quand il explique que s'il a été capable de produire un patronus, c'est parce qu'il s'était vu produire un patronus et donc se savait capable d'en produire un: Harry produit un patronus à un instant t parce qu'il s'est vu produire ce patronus pendant qu'il s'observait à partir d'une boucle parallèle du temps?

Sauf que chez moi cela produit un effet inverse: Harry a pu produire son patronus, moi je ne me mets pas au travail.



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Six ans plus tard, janvier 2018, j'explique : il s'agissait du premier contrôle de connaissance de toutes les années à venir dans mon cursus de théologie. En l'occurence il s'agissait d'un oral d'histoire. Nous devions choisir un sujet qui couvrait la période du catholicisme de Luther à la Révolution. En songeant à certaines allusions lues dans L'autorité contre les lumières, j'avais choisi comme sujet "le gallicanisme". J'avais commandé un livre de Martimort, Le gallicanisme de Bossuet, que je n'ai pas pris le temps de lire (un livre magnifiquement relié sans doute dans un atelier tenu par des religieuses). J'ai saboté ma préparation d'oral. Je ne savais plus du tout travailler, m'imposer des horaires, avoir une idée de la forme, de la composition, à atteindre. Ces six ans de théologie (vus de janvier 2018) m'auront servi au moins à cela : apprendre à me mettre à travailler à temps pour rendre compte à des maîtres sérieux (par opposition à pipoter au dernier moment face à des dirigeants incompétents).

Prédiction

Pas aujourd'hui que j'écrirai… ni demain… ni vendredi, ni ce week-end: donc à lundi, avec de la chance.

Philosophie du temps

— C'était vraiment urgent de faire ça ?
— Parce qu'il faut qu'elle soit urgente pour qu'une chose soit faite ?

Noël pas tout à fait fini, Pentecôte en vue

J'ai écrit les dernières cartes de vœux (non qu'il n'en manque encore deux ou trois, mais tant pis), enveloppé les deux derniers cadeaux de Noël (mais je ne les pas envoyés, poste fermée: demain), pas encore démonté le sapin.

J'ai réservé trois nuits d'hôtel à Venise pour la Vogalonga 2011.

Grande vérité

Huit heures du matin dans le RER, elle doit avoir seize ans :

— Plus tu fous rien et moins t'as envie de faire quelque chose.

Que faire ?

R. plus d'une heure au téléphone. Après Lille, Cabourg, Fontainebleau, Nemours, voilà qu'il songe à s'établir à Bordeaux. Il a le même problème que moi, il ne sait pas ce qu'il veut, il cherche ce qu'il veut, ce qu'il doit, faire du reste de sa vie.
Chez moi l'incertitude conduit à une certaine immobilité, au moins mentale, une attente et un qui-vive; chez lui à une perpétuelle agitation, à une suractivité qui donne le vertige.
Cette question en cache une autre: il ne sait pas ce qu'il veut car il n'est pas sûr de ce qu'il vaut.

Insomnie

Nuit de mardi à mercredi, de nouveau réveillée, un peu moins longtemps. Décidé de tout recommencer. Repartie de zéro.[1]
Je travaille, j'avance lentement.

Quand j'étais étudiante, les échéances me paraissaient des murs. J'avais l'impression que j'allais me fracasser contre, que le monde n'existerait plus, cesserait de tourner, au moment où l'échéance cherrait.
L'âge et l'expérience venant, j'ai pris l'habitude de m'imaginer après, une heure après ou le lendemain, afin de maîtriser la panique, de me convaincre de l'écoulement inéluctable du temps, de relativiser tout cela (il faut dire que cela me rendait réellement malade de terreur; c'est ainsi qu'à vingt-deux ans j'ai interrompu mes études en dernière année tant l'idée du grand O me terrifiait (je les ai achevées plus tard, après avoir appris à relativiser (au moins un peu) en entreprise (à l'approche de 2000, un chef me disait encore : «Tu prends tout au tragique».)).
L'inconvénient de cette méthode, c'est que j'ai le plus grand mal à me mettre à travailler: après tout, puisque quoi qu'il arrive le temps va passer, puisque tout cela n'a pas d'importance...
Tentation de laisser tout tomber, d'abandonner. Je me retiens de le dire, de le formuler; je sais que si je prononce ces mots, la machine se mettra en route, pour accomplir ce que je désire et ne désire pas.

Seule dans la journée. H. est parti à Bovino, à la recherche du wifi (succès sur toute la ligne: wifi gratuit pour le prix d'un capuccino dans l'après-midi, 80 centimes).

18h30. Début officiel du colloque, accueil dans la cour, nous attendons des Français en retard (!), Béatrice est très inquiète que nous puissions être mécontents, nous la rassurons comme nous pouvons, il fait un temps magnifique dans un cadre superbe.

Le soir, nous dînons comme les soirs précédents à Panni, auprès de nos hôtes qui tiennent également un restaurant, La Locandia di Pan. Pas de carte, à peine un menu, on s'obstine à nous demander ce que nous voulons, barrière de la langue, nous nous efforçons de faire comprendre que nous mangerons ce qu'on nous donnera: nous ne prenons pas grand risque, tout est excellent, les produits très frais (légumes, fromage, pâtes, fruits) cuisinés le plus simplement du monde, c'est délicieux. Je me souviens avoir lu que l'essor de la cuisine bourgeoise en France, terreau indispensable à une tradition gastronomique, date du mariage de Henri II avec Catherine de Médicis qui amena ses cuisiniers d'Italie.

Notes

[1] Ça me paraît tellement incroyable une semaine plus tard que j'ai vérifié la date sur le fichier: créé le 28 juillet à 2 heures 39, pour une intervention le 30 juillet à 10 heures, sachant que le 29 était entièrement occupé par des conférences. Visiblement je n'avais plus aucune notion du temps.

Feignasse !

L'étage s'est vidé durant le week-end. je fais le tour des bureaux, récupère une carte de France, un calendrier, des aimants... Dans l'ancien bureau d'une personne de la DRH je détache une liasse d'éditoriaux photocopiés de je ne sais quel magazine. Il s'agit pour la plupart de conseils comportementaux, mais l'un a retenu mon attention:

Vous voulez donc prendre un jour de congé. Regardons de plus près votre demande. L'année compte trois cent soixante cinq jours. Il y a cinquante deux semaines par an et chaque semaine vous disposez déjà de deux jours de congé. Il vous reste donc deux cent soixante-et-un jours disponibles pour le travail. Comme vous passez seize heures par jour loin du bureau, vous enlevez cent soixante-dix jours, ce qui vous laisse quatre-vingt onze jours de présence. Vous faites chaque jour une pause-café de trente minutes, soit un total de vingt-trois jours par an, ce qui vous laisse donc soixante-huit jours. Avec une pause de midi d'une heure par jour, vous utilisez encore quarante-six jours, laissant vingt-deux jours disponibles pour travailler. En moyenne, vous êtes malade deux jours par an, ce qui vous laisse vingt jours. Comme l'année compte cinq jours fériés et que l'on vous accorde en plus quatorze jours de vacances, il ne reste plus qu'un seul jour pour travailler! Je veux bien être pendu si je vous laisse prendre précisément ce jour de congé!

Naze

Ah les vaches ils m'ont épuisée : toute la sortie à la nage (j'ai prévu de vous faire un cours de vocabulaire un jour mais pas maintenant: la nage, c'est le premier rameur de la file (installé au siège quatre…), celui qui donne le rythme à tous les autres, qui les traîne et les entraîne).

Trois semaines sans ramer, je suis bien punie de ma paresse : les petits cygnes et les canetons ont eu le temps de grandir, zut.

(Le principe était le suivant: très en retard sur un document à rendre, donc je me suis interdit de faire autre chose que travailler à ce document, moralité je n'ai plus rien fait du tout pendant trois semaines).

Je suis vraiment fatiguée, je vais m'endormir au clavier.

Au boulot !

Retour à un peu de traduction de self-help blog (j'aime bien, ça me rajeunit. X. dans la panade à qui je demandais s'il voulait quelques liens vers ce genre de blogs me répondait mi-hautain mi-désabusé: «Mais je SAIS ce qu'il faut faire». Oui bien sûr. Mais ce que j'aime (pourquoi je préfère les blogs aux livres), c'est le côté "Non Jeff t'es pas tout seul": c'est pas possible qu'on en soit tous là… Ça me fait rire et ça me rassure.)
NB: c'est à peine une traduction, plutôt une adaptation (par extraits).
Mon conseil désormais : arrêtez de penser compliqué.

Etre efficace, tel que je le pratique aujourd'hui, est simple: je prends la tâche la plus importante que je veux accomplir dans la journée, j'éloigne les distractions, et je m'y mets.
Vous n'avez pas besoin de To-do-list, tout au plus d'une liste des choses à ne pas oublier. N'ayez qu'une liste, mais ne tournicotez pas autour. Choisissez une tâche, et commencez.

De même, quand j'ai voulu me désendetter, j'ai essayé différents logiciels, j'ai planifié mes remboursements, j'ai traqué mes dépenses, etc. C'était compliqué, croyez-moi.
Maintenant je sais que c'est simple: d'abord arrêter les dépenses inutiles. Ensuite se servir de tout ce qu'on arrive à économiser pour rembourser une dette à la fois (d'abord se constituer un fonds d'urgence d'au moins 500 euros), rembourser cette dette et s'attaquer à la la suivante.

Quand j'ai commencé à blogguer en janvier 2007, j'ai étudié des douzaines de plateformes et de logiciels, de thèmes, d'offres publicitaires associées, d'ebooks, d'articles sur tous les sujets blogables possibles. C'était normal, puisque je découvrais le domaine.
Mais aujourd'hui, je sais que c'est simple: choisir un sujet, écrire, publier. Il est ensuite possible de faire de la publicité sur twitter ou facebook, mais ça n'a pas beaucoup d'importance. Si vous écrivez intéressant ou utile, les gens vous trouveront. Ecrivez et publiez.

Trouvez la façon la plus simple d'agir, et commencez. Vous apprendrez en avançant.

Leo Babauta de Zen habits
PS : La même ici: commencez à partir du point où vous vous trouvez (ce qui me fait penser à la vieille blague de mon père: «D'ici on ne peut pas y aller»).
- un moteur qui semble agréger une liste de blogs de self help.

Addict

Le plus simple, pour réussir à écrire un billet, est encore d'avouer à quoi je passe mon temps actuellement: à lire des blogs de self-help. J'en ai déjà parlé, c'est quelque chose que j'adore, d'absolument addictif, je peux passer des heures à apprendre comment ne pas perdre mon temps.

Et donc le dernier en date, c'est The happiness project, trouvé à partir de Zen habits.
Je me sens un peu ridicule à avouer ce penchant, mais après tout, c'est moins grave que les fraises Tagada.
Je me sens un peu ridicule à avouer ce penchant, et je me demande pourquoi : est-ce à cause du côté simpliste des recommandations, "Rangez votre tiroir et vous serez heureux"? Oui, bien sûr, c'est puéril. Nous sommes, nous cartésiens, au-dessus de ça. Et notre tristesse et notre mauvaise conscience proviennent de choses bien plus importantes qu'un tiroir…
Ou est-ce parce que ce sont souvent des blogs emplis de bons sentiments, "souriez à votre voisin, faites trois bonnes actions par jour", morale de boyscout?

Et cependant, ranger un tiroir me libère l'esprit. Ecrire mes cartes de vœux, téléphoner à Paul Rivière…
Se libérer l'esprit, se concentrer sur l'essentiel. C'est si évident que cela va sans dire. Et je me sens ridicule à avouer que j'aime le voir écrit. Parce qu'après tout, cela va sans dire, mais je l'oublie si souvent.

Je devrais vraiment proposer à ces blogeurs de traduire leurs blogs, je me demande s'il y a une "clientèle" en France pour ce genre de blogs.

Le blog du jour focalise sur le devoir d'être heureux. Et prend pour modèle… Ste Thérèse de Lisieux (en français ici).

Beaucoup d'autres citations dans ce blog, mais je ne vais tout de même pas pousser le crime jusqu'à citer Goethe ou Colette en anglais.


A la réflexion (écris-je quelques heures plus tard), il est possible que l'impératif "Soyez heureux" ait pour nous, Européens, un relent totalitaire. Le bonheur, n'est ce pas la promesse du Meilleur des mondes, n'est-ce pas le leitmotiv de Demolition Man?

Mais quel rapport entre ce bonheur-là et la joie d'Etty Hillesum ou de Ste Thérèse ?
Et avec ranger un tiroir, écrire une carte, éviter de s'énerver ?
Les petites choses… Il faut bien commencer par quelque chose.

En faire moins, plus lentement

Je crois que j'ai trouvé un moyen simple de remplir ce blog : traduire les billets qui me plaisent, pour tous ceux qui se plaignent de ne pas lire l'anglais (en attendant de faire des progrès en allemand.)

Ralentissez maintenant !

1 - Prenez une tasse de thé, surélevez vos pieds et regardez par la fenêtre d'un air vague. Avertissement : ne pas mettre cela en pratique au volant.

2 - Faites une chose à la fois. Rappelez-vous que le multitâche est une faiblesse morale (sauf pour les femmes qui ont des fonctions cérébrales supérieures.)

3 - Ne vous laissez pas entraîner à répondre à des questions. Une réaction n'est pas une solution. Soupesez, prenez votre temps.

4 - Apprenez notre Manifeste Lent.

5 - Bâillez souvent. Des études médicales ont démontré beaucoup de choses, et sans doute que bâiller pourrait être bon pour vous.

6 - Passez davantage de temps au lit. Vous aurez une meilleure opportunité d'y cultiver vos rêves (mais pas vos aspirations).

7 - Lisez les histoires lentes.

8 - Passez plus de temps dans votre bain (cf. la lettre du à ne rien faire. (Oui, c'est le point le plus difficile.)

10. Evitez le trop grand sérieux. Riez, parce que votre passage sur terre n'a qu'une durée limitée.

Contractions du temps

Mettons que tout soit urgent jusqu'à 18 heures, demain.
Tout ce qui n'aura pas été terminé à ce moment-là n'aura plus de raison d'être dès le surlendemain.
Nulle accumulation de tâches, évaporation.

Un peu de surf se terminant en parabole

Tout a commencé avec une recherche sur del.icio.us (dès que c'est technique, j'utilise peu Google directement) : j'ai tapé SQL.
Dans la liste qui est apparue, j'ai choisi évidemment coding horror, au nom irrésistible.

Bref, quelques clics plus tard, j'arrive sur ce billet au titre révoltant: "la quantité triomphe toujours de la qualité".

Je parcours le billet d'un œil distrait en me demandant sur quel triste et banal constat je vais encore tomber. Le début est proprement révoltant (je résume pour les non-anglophones): un professeur en cours de poterie (je simplifie, le billet original a une tonalité plus artistique) divise arbitrairement sa classe en deux en début d'année. Ceux de gauche seront notés sur la quantité (la meilleure note ira à celui qui aura fait le plus de pots), ceux de droite sur la qualité (la meilleure note au pot le plus parfait).

Mon sang de sans-culotte ne fait qu'un tour: voilà qui est tout à fait injuste, tout le monde sait qu'il est plus facile de faire beaucoup de pots que de beaux pots. Quel tyran, ce prof!

Depuis, je ris en méditant la conclusion:
Où étaient les plus beaux pots à la fin du trimestre? Du côté de ceux qui avaient fait beaucoup de pots, parce qu'ils avaient appris à faire de beaux pots en faisant des pots.

Bonne année ! (les huit lois du temps)

Je n'avais pas voulu vous infliger cela pendant les vacances. Il s'agit d'un article de Management de décembre 2007: les huit lois du temps qui vous rendront plus efficaces. Ce qui m'amuse, c'est que ces huit lois ont toutes des noms, et que l'article indique leur origine. C'est pour cela que je le copie ici: pour garder trace de ces noms.
Non seulement je copie des extraits de l'article, mais je vous inflige mes commentaires. Voilà donc un post totalement management de l'entreprise et self-help (je devrais avoir honte, mais cela m'amuse plutôt. J'ai lu récemment tant de blogs qui traitent de ce genre de sujet.)

Loi de Douglas : rangez votre bureau
Selon la loi dite de Douglas (dont l'origine s'est perdue), «les dossiers et les documents s'entassent jusqu'à remplir tout l'espace disponible.»
Vrai. Intérêt de ranger: réel. Libère l'esprit et fait gagner du temps.
Explication d'une amie bretonne à propos d'un chef dont le bureau était vide quand il partait:
— C'est un marin.
— Quel est le rapport ?
— Dans un bateau, tout ce qui n'est pas rangé tombe et roule.
Parfois quand je contemple ma cuisine je me dis que je devrais faire un stage de voile.

Loi de Carlson : limitez les interruptions
Dans les années 1950, en Suède, le professeur Sune Carlson a chronométré l'activité de dizaines de managers. Résultat : ils étaient interrompus toutes les vingt minutes en moyenne. Il en a tiré la loi des «séquences homogènes», selon laquelle effectuer un travail en continu prend moins de temps que le faire en plusieurs fois, car il faut au moins trois minutes pour se concentrer de nouveau, ce qui engendre fatigue et sentiment d'inefficacité.
Pas grand chose à dire. Je crois que la seule façon d'être tranquille, c'est soit d'avoir très mauvais caractère, soit de décaler ses horaires, et "travailler" (ici, réfléchir) avant que les autres n'arrivent, ou quand ils sont partis (quand il tombe une sorte de paix dans les bureaux, à l'heure où il ne reste que la femme de ménage).

Loi de Murphy : gardez une marge pour l'imprévu
L'ingénieur à l'US Air Force Edward Murphy a édicté cette loi en 1949 à la suite d'une expérience mesurant les effets de la décélération sur les pilotes. Or l'assistant chargé d'installer les capteurs d'effort sur les chimpanzés cobaye les avait montés à l'envers... D'où ce constat: «Une tâche prend toujours plus de temps qu'on ne l'imagine. Et ce qui peut mal tourner tournera mal.» C'est pourquoi elle porte aussi le doux surnom de «loi de l'emmerdement maximal».
Je suis ravie et surprise d'apprendre qu'il y a une origine identifiée à cette loi.
Loi du métro: c'est toujours la rame d'en face qui arrive quand vous attendez.
Loi de Murphy appliquée: plus vous aurez tout prévu, plus il arrivera autre chose, mais mieux vous ferez face à cet imprévu imprévu (jamais compris pourquoi, mais ça marche comme ça).

Loi de Pareto
En 1906, l'économiste italien Vilfredo Pareto a formulé ce constat devenu célèbre : 20% de la population concentre 80% des revenus. Ses disciples se sont ensuite penchés sur l'entreprise et ont observés que 20% du travail effectué produisait 80% des résultats.
La loi des 20/80 est applicable à un nombre impressionnant de cas.
Cependant, je ne suis pas forcément d'accord avec ça, cela dépend comment on définit l'essentiel. La gestion des priorités ne se fait pas forcément par rapport à "l'essentiel" mais aussi par rapport à l'urgence. La grande mode est de dire que l'urgent ne doit pas empêcher de traiter l'essentiel. Je dirais plutôt qu'il faut se débrouiller pour traiter les tâches suffisamment tôt pour que le plus grand nombre ne devienne jamais urgent.
L'un de mes premiers chefs avait pour objectif une journée d'avance dans toutes les tâches. Dans cette journée d'avance se glissait alors la loi de Murphy, comme si la perfection appelait la catastrophe (la vertu appelle le péché?) Avec le temps, je me dis qu'il s'agit plutôt d'un rapport à l' ubris : la satisfaction de soi attire la colère des dieux… enfin bon.

Loi de l'Ecclésiaste : variez vos activités
Traduction pour les managers du XXIe siècle: afin d'être efficace, changez d'activité au cours de la journée.
Oui, bon. Celle-ci me paraît inutile tellement elle va de soi.

Loi de Parkinson : fixez-vous des délais
En 1958, le professeur Cyril Northcote Parkinson a tiré une théorie de son étude de l'administration britannique: «Un travail occupe tout le temps prévu pour sa réalisation». Ou, autrement formulé: «Tout travail tend à se dilater pour remplir le temps disponible.»
C'est en fait la loi de Douglas appliquée au temps. La plus vraie et la plus dangereuse, celle qui explique que les gens les plus occupés sont ceux qui ont le temps de faire le plus de choses et que ceux qui n'ont rien à faire ne font rien…
C'est ma loi préférée, la dérive qu'il faut maîtriser à tout prix.

Loi de Laborit : faites le plus difficile en premier
Le biologiste Henri Laborit, rendu célèbre par le film « Mon oncle d'Amérique » d'Alain Resnais, a consacré sa vie à l'étude du comportement humain. L'inventeur des neuroleptiques a notamment montré que l'homme est doté d'un «programme biologique de survie» qui lui fait fuir le stress et rechercher en priorité le plaisir. Cette loi a été vulgarisée sous l'appellation de «loi du moindre effort».
Je ne suis pas tout à fait d'accord: ce n'est pas le plus difficile qui est source de stress, c'est le remord. Faire en premier ce qu'on a le plus de remord de ne pas avoir encore fait, afin de se libérer l'esprit. Et de façon générale, commencer. Le plus stressant, c'est de repousser à plus tard. Le moindre effort, c'est donc de s'y mettre (élémentaire, mon cher Watson).

Loi d'Illich : accordez-vous des pauses
Penseur autrichien décédé en 2002, Ivan Illitch était une figure de la contestation capitaliste. Il a formulé les effets pervers du progrès technique et a énoncé la loi des rendements décroissants au bureau: «Au-delà d'une certaine durée, on devient moins productif, voire contre-productif.»
Bizarre destin pour un penseur anti-capitaliste que de devenir un gourou de la productivité en entreprise… (est-ce que j'ai bien compris?)
Je pense que cette loi n'a rien à faire là, c'est une reformulation d'un condensé des lois de l'Ecclésiaste et de Pareto. Le journaliste devait souhaiter une huitième colonne pour sa mise en page.

Revelé dans les blogs de veille (veille sur la veille, donc)

  • Les requêtes du Google français, pour le plaisir de la carte (quand je pense que certains à qui je m'adresse en entreprise considèrent que personne n'utilise le net, que c'est totalement un mouvement parisien réservé à des geeks, des journalistes, des ados, des célibataires en manque, et quand même, pratique pour préparer ses vacances).
  • Je suppose que tout le monde connaît Digimind, d'un autre côté, je sais que j'ai tort de supposer cela. Je signale donc le livre blanc de Christophe Asselin sur le web 2.0 et la recherche d'information (l'inscription pour le télécharger est gratuite).
  • Dans ce blog, tout m'intéresse. A noter la question dévastatrice du Time du 1er décembre 2007, «Pouvez-vous nommer un seul artiste français encore en vie qui ait une importance mondiale ?», qui reprend exactement les observations de Renaud Camus (qui décidément est toujours en train de dire ce que personne ne veut entendre).
  • La méthode Getting things done (GTD), si terriblement américaine, résumée en français (j'adore décidément les livres de self-help, même si j'ai arrêté de lire des variations de "Comment gérer votre temps" en me disant que cela ferait toujours gagner ce temps-là de lecture).
  • Pour mes (deux) lecteurs qui s'intéressent à la Russie (la Russie m'inquiète), un billet sur la main-mise ou le risque de main-mise ou la probabilité de main-mise du pouvoir russe sur la toile russe (petit détour par le scandale de la Bank of New York).
  • Un billet triste à propos de la réforme des universités, contre la réforme des universités, que je reprends ici en vous encourageant à lire quelques billets des jours précédents. Je pense à H. qui me dit toujours que les meilleurs informaticiens sont les docteurs qui sortent d'université et non les ingénieurs (H. est ingénieur).
  • Un portail avec les outils de recherche sur internet les plus courants sous la main (simple, clair, sans fioriture).

Ah, et puis, pas sur un site de veille, mais à ne pas manquer

Une manifestation sans chemise que je vais regarder quand j'ai besoin de me remonter le moral. (Merci Melisme!) (Dans le reste du site, une autre idée amusante: le métro sans pantalon). Tout cela me rappelle les Flashmobs.

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